La prostitution étudiante à prendre "avec des pincettes" (selon Le Figaro)

Publié le par Philippe Gammaire

Le syndicat SUD Etudiant sort un chiffre qui fait froid dans le dos : 40.000 étudiants se prostitueraient, la plupart des filles, entre deux deux cours à la fac.
Mais où celà donc ? En Chine, en Thaïlande, au Nigéria ou peut être encore dans quelque république bananière du Caucase ? Que nenni ! C'est en France que ça se passe, ici et maintenant, à Montpellier, Lyon, Lille, Paris...
Et c'est Le Figaro qui sort l'info (ben non, pas Libé).
Diantre et foutrecul ! Le journal de Serge Dassault, le marchand d'armes multimillionnaire qui professe un libéralisme débridé pour les autres tandis qu'il ne commerce qu'avec l'Etat, prendrait-il des libéralités avec le libéralisme ? Voire une distance critique ?
Nous n'irons pas jusque là.
PAUPÉRISATION
Jean-Marc Philibert, l'auteur de l'article, nous indique que le chiffre est à prendre "avec des pincettes" (sur le nez ?). Toutefois il constate que le phénomène - bien réel - est une  "conséquence de la paupérisation des étudiants, mais aussi d'une vision de plus en plus consu­mériste de la société".
Paupérisation des étudiants dûe à quoi ? "Des tensions sur le pouvoir d'achat des étudiants", nous dit-on. Comme ces choses là sont bien dites...
Marrant. Je croyais que l'indice des prix était stable en France, qu'il n'y avait pas de spéculation sur le prix du baril de pétrôle, que le chômage n'a jamais été aussi bas, que les retraites augmentaient, que les loyers... OK, j'arrête.
De même, il indique que selon l'Observatoire de la vie étudiante, "plus de 45 000 étudiants vivent aujourd'hui dans une situation de très grande pauvreté et 225 000 peinent à financer leurs études. Cela constitue un réservoir considérable de candidats prêts à tout pour gagner un peu d'argent".
DE FAUSSES ÉTUDIANTES...
"PEUT-ÊTRE"

Mais enfin, il faut relativiser nous suggère Jean-Marc Philibert dans la conclusion de son papier : "Devant la forte demande, les ­arnaques aussi se sont multipliées. « Les fausses étudiantes sont peut-être encore plus nombreuses que les vraies »,  précise-t-on à la BRP (brigade de répression du proxénétisme).
Notez bien : tout est dans le "peut-être". La "précision" s'imposait, en effet.
"Sans parler de celles qui n'ont d'étudiantes que le statut. Durant l'année 2004, la brigade a ainsi démantelé un réseau où exerçaient de jeunes Marocaines, fausses étudiantes mais vraies prostituées. « Elles avaient toutes leur carte d'étudiante. Cela leur permettait surtout d'avoir un titre de séjour. Mais elles n'ont pas dû passer beaucoup de temps à la fac...» 

 

Ouf ! On a failli être inquiets. "C'est que des putes, alors", peut se rassurer le lecteur lambda du quotidien de M. Dassault.
Rien à voir, certainement, avec cette autre information du jour : Un jeune sur trois dans le monde est soit chômeur soit travailleur pauvre, selon le Bureau international du travail, qui s'alarme d'une hausse de 15% du taux de chômage des 15-24 ans en l'espace de 10 ans (in Le Nouvel Obs)
J'insiste, tout celà n'a rien à voir avec le libéralisme qui libère les individus.
Quelques dégâts collatéraux, alors ?

Publié dans L'HUMEUR DU JOUR

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E
NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER.<br />  <br /> <br /> Constater, c'est bien, mais généralement cela ne fait pas avancer. Que peut-on faire pour aider ces jeunes filles ? Déjà, éviter qu'elles soient dans la rue. Les chambres universitaires sont « overdosées » de demandes. Il ne leur reste plus qu'à trouver un logement, mais sans garantie des parents, puisque ceux-ci, à priori, n'ont pas de revenus suffisants, c’est mission impossible.  Parents au chômage, en précarité, en difficultés financières, parents démissionnaires... <br /> Des logements vacants, des locaux vides à aménager, cela doit bien exister. Il faut absolument non seulement une prise de conscience de la part de nos dirigeants, mais également une action. Ce phénomène ira forcément en s'amplifiant et cela n'est pas admissible de laisser ces étudiantes dans la rue. Des enfants qui pourraient être les nôtres. Je trouve cela honteux et bien révélateur de notre extraordinaire société qui se perd dans une course à l'argent, au pouvoir et qui oublie son humanité, sa solidarité. Les gouvernements, quels qu'ils soient, ne sont jamais dans la réalité, dans le quotidien, et ne le seront jamais. Arrêtons constamment de constater, de verser notre petite larme en nous disant "Les pauvres !". Il serait temps de nous atteler à certaines tâches au lieu d'être perpétuellement spectateurs. Personnellement je vais essayer de faire bouger tout ça, en espérant que nous serons nombreux à le faire. Il y a aussi bien d'autres secteurs dans lesquels nous pouvons mener des actions. Moi j'ai choisi ces étudiantes parce que ce qu'elles font restera à tout jamais gravé dans leur mémoire, dans leur corps. Ces jeunes filles qui seront les adultes, les responsables, les actifs, les mères de demain.<br /> Le fatalisme ça suffit. Nous sommes tous responsables de ce qui se passe chez nous, et c’est à nous, citoyens de faire bouger notre société au lieu d’attendre du tout cuit qui n’engendre que de la passivité, de l’individualisme, de la solitude et du mal être.
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L
certes je suis  bien d\\\'accord avec vous, la soiété devrait  être construite de telle manière qu\\\'il ne soit pas necessaire d\\\'y recourirmais les choses sont autrement...hélaset  il est souvent  dangereux de se voiler la facevs dites  \\\'en tant qu\\\'homme j\\\'aimerai que les femmes n\\\'aient pas à choisir entre vendre leur corps ou leur âme"oui vs aimeriez ,et moi aussi et tout le monde, forcément...mais ce n\\\'est pas....et  dans le constat de la prostitution  : je pointais du doigt simplement que je trouve insupportable que l\\\'on stigmatise plus ceux qui  vendent leur corps, (hommes et femmes) plutot que leur âmemes propos étaient plus sur ce plan là que sur ce qu\\\'il serait idéal qu\\\'il soitet , je maintiens, en tant que femme, que je ne trouve pas plus honteux de vendre son corps que son âmeen vendant mon corps je ne  concède que ce que je veux au moins, alors  en vendant mon âme je me perds à jamaisbien sur il convient de se scandaliser de ce triste constat au sujet des jeunes,, mais au sujet des jeunes il ya de choses inacceptables dont tout lemonde fout ! il convient de se scandaliser   aussi du  constat du suicide chez les jeunesds certaines régions  (bretagne, lorraine...) c\\\'est la cause première de mortalité chez les jeunes,  chaque jour, 7 jeunes  se donnent la mort, choisissent de mourirn\\\'est-ce pas là aussi la mise en cause de notre société ?mais sans doute est-ce telement honteux  que l\\\'on tait cela, que le s médias ne dénoncent pas, que le budget de la prévention est misérable (par rapport à celui exponentiel de la prévention routière qui tue pourtant moins de jeunes !)  (j\\\'en ai fait un billet d\\\'ailleurs  cet été) décidément oui,  notre nation,  nous-mêmes, sommes bien responsables de tout cela
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P
Bonjour Lesyeux, vendre son corps ou son âme (de manière volontaire entendons nous bien) pour moi ne fait pas de différence : ce sont deux manières intolérables de lutter pour sa survie. Ce sont les conditions economiques et sociales actuelles qui poussent à ces extrêmités. Quand un pays n'est pas capable de voir que ses jeunes sont en souffrance grave, au point de se prostituer pour payer ses études, c'est dramatique et inquiétant. Je m'étonne que personne ne se scandalise plus que ça de cette situation.<br /> Perso, je préfère que les femmes n'aient pas à choisir entre crever de faim ou se prostituer. Il faudrait tout faire pour que cette situation n'existe pas.
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L
mon com a disparu je recommence :je disais mon enervement face aux censeurs qui considèrent tjs honteux de vendre son corpsje précisais ds ce com que je  ne considère bien la misère et la douleur  qui vont souvent avec la prostitutionmais j'attire votre attention sur le fait  que vendre son corps ne me parait pas plus honteux que de vendre son âmeaujourdh'ui je trouve aussi honteux ,sinon plus , de constater que l'on hésite pas une seconde à vendre son âme,   à céder à toutes compromission, à renier ses valeurs , que ce soit dans la sphère politique ou économique et financière"putains"  ce terme que l''on reserve  aux femmes qui se vendent, je l'applique à tous ceux qui  ont vendu d'une manière ou d'une autre leur conscience pour  s'enrichir ou accéder au pouvoirils sont pléthoreen tant que femme  si j'étais dans la misère, dans le besoin, je préfererai vendre mon corps plutot que  mon âme, sans hésitation, au moins je saurais ce que  je "prete'  l'espace d'un instant
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C
et oui, faire des études coûte cher, et de plus en plus.<br /> d'autant que beusoup d'étudiants chosissent des formations privées, l'université n'étant plus considéree comme performante.<br /> libéralisme oblige on préfère une formation commerciale ou économique à un parcours humaniste<br /> et pourtant il y a des aides de l'Etat, en Italie elles sont quasiment inéxistantes et beaucoup d'étudiants sont aussi travailleurs pauvres.<br /> Triste nouvelle, une de plus!
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