"Le changement collectif repose d'abord sur l'individu"
Réflexion aigre-douce et terriblement lucide du belge Paul Lannoye sur l'humanité. Cet ancien député Vert européen (en froid avec son parti depuis 2004), pose un regard sur le monde nourri par l'expérience, et croit au changement individuel plutôt qu'à l'action collective :
"A l'évidence, l'humanité est surtout inconsciente d'où elle va !
Pour Moi, venu à l'écologie avec le choc pétrolier de 1973, ayant travaillé comme physicien sur le solaire, l'exemple type est Tchernobyl. A l'époque je pensais : "Tout le monde va enfin comprendre". Pas du tout ! Vingt ans après, on relance l'idée nucléaire, alors qu'un accident similaire est inévitable chez nous - on l'a frolé en Suède en août 2006.
Je ne crois donc plus aux vertus pédagogiques de la catastrophe.
Mais l'expérience montre aussi les limites de l'action politique classique.
Les partis verts ? Surtout occupés à obtenir des postes.
Les institutions internationales ? Ne valent pas mieux.
L'ONU ? la moins mauvaise :reste une bonne tribune malgré les jeux de pouvoir paralysants des membres du conseil de sécurité.
L'OMC est la pire : catastrophe pour les pays pauvres, moins visible pour nous, elle symbolise la démission du politique face au marché, imposant ses règles à des secteurs qui n'ont rien à voir avec le commercial.
Quant aux ONG, elles font un travail de conscientisation, mais leur fonctionnement est souvent peu démocratique et peu respectueux du terrain.
Le changement collectif repose plus que jamais sur l'individu. Il s'agit de résister à la pression de la pensée dominante, de s'informer, d'être un acteur et non un consommateur qui attend qu'on lui dise quoi faire.
Je crois beaucoup à l'impact des blessures et accidents personnels... Mais aussi à l'influence d'éveilleurs de conscience, ayant la capacité morale, intellectuelle et physique de porter des valeurs d'avenir, disséminés un peu partout et reliés en réseaux plutôt qu'en partis.
La conscience collective évolue souvent par l'action de petits groupes convaincus. Nous n'avons d'autre choix que d'agir".
(Propos recueillis par Sylvain Michelet, par le magazine "Nouvelles Clés", dont je ne saurais trop vous conseiller la lecture).
"A l'évidence, l'humanité est surtout inconsciente d'où elle va !
Pour Moi, venu à l'écologie avec le choc pétrolier de 1973, ayant travaillé comme physicien sur le solaire, l'exemple type est Tchernobyl. A l'époque je pensais : "Tout le monde va enfin comprendre". Pas du tout ! Vingt ans après, on relance l'idée nucléaire, alors qu'un accident similaire est inévitable chez nous - on l'a frolé en Suède en août 2006.
Je ne crois donc plus aux vertus pédagogiques de la catastrophe.
Mais l'expérience montre aussi les limites de l'action politique classique.
Les partis verts ? Surtout occupés à obtenir des postes.
Les institutions internationales ? Ne valent pas mieux.
L'ONU ? la moins mauvaise :reste une bonne tribune malgré les jeux de pouvoir paralysants des membres du conseil de sécurité.
L'OMC est la pire : catastrophe pour les pays pauvres, moins visible pour nous, elle symbolise la démission du politique face au marché, imposant ses règles à des secteurs qui n'ont rien à voir avec le commercial.
Quant aux ONG, elles font un travail de conscientisation, mais leur fonctionnement est souvent peu démocratique et peu respectueux du terrain.
Le changement collectif repose plus que jamais sur l'individu. Il s'agit de résister à la pression de la pensée dominante, de s'informer, d'être un acteur et non un consommateur qui attend qu'on lui dise quoi faire.
Je crois beaucoup à l'impact des blessures et accidents personnels... Mais aussi à l'influence d'éveilleurs de conscience, ayant la capacité morale, intellectuelle et physique de porter des valeurs d'avenir, disséminés un peu partout et reliés en réseaux plutôt qu'en partis.
La conscience collective évolue souvent par l'action de petits groupes convaincus. Nous n'avons d'autre choix que d'agir".
(Propos recueillis par Sylvain Michelet, par le magazine "Nouvelles Clés", dont je ne saurais trop vous conseiller la lecture).