Sarkozy menacé de poursuites

Publié le par Philippe Gammaire

Dans un communiqué saignant au titre évocateur ("Le délinquant Sarkozy récidive") le syndicat de la magistrature prévient le ministre de l'intérieur : "Dernier avertissement avant poursuites".

Les magistrats dénoncent les propos tenus par Nicolas Sarkozy, lors de sa conférence de presse jeudi, selon lequel certaines décisions de justice du juge des enfants de Bobigny sont trop laxistes.

INDEPENDANCE BAFOUEE

Sarkozy a reproché que pas une seule condamnation n'avait été prononcée dans ce tribunal à la suite des émeutes de novembre. Non seulement c'est faux, selon le président du tribunal, mais le syndicat a saisi le conseil supérieur de la magistrature de cette atteinte à l'indépendance de la justice.

Petit rappel à la loi : (article 434-25 du code pénal). Ce texte punit de six mois d´emprisonnement et de 7 500 euros  "le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement, par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle dans des conditions de nature à porter atteinte à l´autorité de la justice ou à son indépendance...".

Le Canard Enchaîné avait déjà relevé, dans sa dernière édition, les propos de Sarkozy tenus lors du conseil des ministres, sur le même sujet : il faut remettre de l'ordre (!) dans tout celà en changeant le président du tribunal".

UN PRINCIPE CONSTITUTIONNEL

En disant celà, le ministre de l'Intérieur va loin : il veut battre en brêche le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs qui fonde la démocratie. Ni plus ni moins. Inquiétant, tout de même, de la part d'un chef de parti républicain. Nicolas Sarkozy rêve-t-il du retour à l'absolutisme ?

En attendant, le syndicat de la magistrature ne laissera plus passer les dérapages verbaux du (toujours virtuel) candidat à l'Elysée. Et prévient qu'il saisira la cour de justice de la République, si nécessaire. Décidément, la campagne présidentielle s'annonce musclée sur le terrain sécuritaire. 

Publié dans L'HUMEUR DU JOUR

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P
@ professeur (pas si couillon) : je suis biend'accord, il faut le poursuivre. Les politiques doivent savoir qu'ils n'ont pas tous les droits en matière de prise de parole (ils le pensent à tort, car ils bénéficient d'une immunité parlementaire). On le voit d'ailleurs en ce moment avec les propos racistes tenus par le maire de Montfermeil.
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P
On peut regretter que le SM se contente de menaces. Si Nicolas Sarkozy est ce multirécidiviste que dénonce le communiqué du SM, alors il faut le poursuivre...  De préférence avant 2007, date à laquelle il pourrait accéder à de nouvelles fonctions qui, à en croire le Conseil constitutionnel, le placeraient de fait au-dessus des lois...<br /> Sauf, bien sûr, si l'indépendance de la justice par rapport à l'exécutif n'est que théorique...
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E
Il ne faut vraiment pas que passe ce nouvel "écart" calculé de Sarkozy.
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P
Bonjour Cyrille, pour répondre à ton excellente question  : "Art. 64 de la Constitution - Le Président de la République est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire. Il est assisté par le Conseil Supérieur de la Magistrature." Compte-tenu du contexte politique, je crois qu'on peut compter sur Chirac pour garantir l'indépendance des magistrats, surtout face à une offensive sarkozienne. D'autre part, c'est en réalité la cour de justice de la République qui peut juger un politique qui a commis un crime ou un délit. Il suffit donc que le SM saisisse la cour de justice, pour que Nicolas Sarkozy soit poursuivi.
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M
Le plus grave c'est qu'encore une fois ca va faire parler de sarko, les français vont dire qu'il a raison qu'"on" a ete trop laxiste avec la "racaille" ...cet homme n'est pas un politique il a comme hypnotisé une parti de la population c'est devenu le gourou de la nation tout ce qu'il dit tout ce qu'il fait est parole d'evangile pour une certains partie de la france
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