Délinquant à trois ans, non merci
Le point sur la pétition qui a déjà mobilisé de nombreuses familles, contre le dépistage des "délinquants" plus que junvéniles. Le projet de loi reste d'actualité.
DEJA PLUS DE 183.000 signataires pour l'appel "Pas de zéro de conduite pour les enfants à partir de trois ans".
Votre bébé sème la terreur dans la crêche ? Vos bambins soulèvent les jupes des bambines ? Un rapport récent de l'INSERM préconise un dépistage précoce des troubles de conduite chez l'enfant dès le plus jeune âge. Du pain béni pour Nicolas Sarkozy et le gouvernement Villepin qui préparent depuis plusieurs mois un projet de loi "de prévention de la délinquance". Or, voilà ce que préconise le ministre de l'Intérieur devant la commission de l'Assemblée nationale (le 10 mai)chargée d'étudier le projet : "déceler les troubles du comportement" avec "des rendez-vous fixes, à trois ans, à six ans", dans le cadre de la prévention de la délinquance. Il émet également l'hypothèse d'un "cahier de suivi comportemental de l'enfant". (lire ICI).
FORTE MOBILISATION
Evidemment une pétition circule et soulève un véritable tollé parmi la communauté scientifique, mais aussi les enseignants et travailleurs sociaux (qui seraient utilisés comme supplétifs pour rédiger des rapports d'auxiliaires de police). Tollé enfin, parmi tous ceux qui possèdent encore un minimum de bon sens. A savoir qu'un enfant de trois ans, quelle que soit son origine sociale, n'est pas déterminé à devenir un délinquant.
Et quand bien même il volerait des cerises chez le voisin ou donnerait des coups de pied dans les fourmillières (c'est rigolo, çà)... il n'est pas prédisposé à se transformer en Mesrine, en Pierrot-le-Fou ou que sais-je encore...
La pétition a, certes, fait son effet à travers les medias et une entrevue était programmée le 23 mai entre le premier ministre et le comité des signataires de l'appel. Mais la mobilisation ne faiblit pas : un livre est en cours de préparation, des rencontres avec les parlementaires et un colloque prévu le 17 juin...
Je propose aussi de légiférer sur les "troubles de conduite" de nos représentants : c'est vrai quoi, tous les mercredis ils n'arrêtent pas de s'agiter, de s'injurier, de se siffler sur les bancs de l'Assemblée nationale...