Ex porte-avions Clémenceau, Greenpeace a eu raison

Publié le par Philippe Gammaire

ALORS QUE SEPT MILITANTS de Greenpeace comparaissent aujourd'hui lundi devant le tribunal de Marseille, pour violation d'engin ou de terrain militaire (Lire Le NouvelObs.com), l'ex-porte avions Clémenceau est de retour dans les eaux territoriales françaises, après cinq mois de "croisière" imprévue. Il devrait mouiller ces jours prochains en rade de Brest, jusqu'en 2008, le temps que l'Etat trouve une solution viable à la déconstruction des navires militaires en fin de vie.

Les militants risquent de leur côté jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende, mais pour Greenpeace France et quelques autres associations, le retour du Clémenceau constitue une vraie victoire. Et peut-être le début d'une nouvelle ère : "Grâce à la campagne contre l'exportation de cette coque toxique, menée par cette coalition d'associations et les syndicats de travailleurs indiens, c'est toute la filière de démolition des navires en fin de vie qui est en train d'évoluer. D'abord avec l'engagement de la France pour développer des filières européennes de dépollution. Ensuite avec la perspective de transferts Nord/Sud de technologies et de compétences, pour doter les chantiers de démolition d'Asie du Sud des capacités de gestion des substances toxiques", indique Greenpeace.

Mais nous voilà dans une curieuse situation : des militants se retrouvent devant le tribunal parce qu'ils ont violé la loi. Mais c'était pour faire respecter le droit international (qui interdit d'exporter des produits toxiques dans les pays du sud)... lui-même violé par l'Etat français.

Certes le jeu en valait la chandelle, car à l'issue de cette rocambolesque histoire c'est désormais toute l'Europe qui se penche sur le recyclage des navires en fin de vie (une filière au demeurant créatrice d'emplois). Plutôt que de traîner les militants de Greenpeace devant les tribunaux, il faudrait leur donner une médaille...

 

Publié dans AUJOURD'HUI

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