"24 horas" : El Païs lance le quotidien en bouclage permanent
La presse écrite réfléchit sérieusement aux possibilités d'occuper le terrain de l'info grâce au Net. Dernière initiative en date : El Païs lance le quotidien en continu, "où je veux quand je veux".
LA PRESSE ECRITE QUOTIDIENNE, nationale ou régionale, est très majoritairement en crise. Les données du problème sont connues : inadéquation entre les contenus proposés et les attentes du lectorat, arrivée des journaux gratuits, concurrence d'internet où l'information est non seulement gratuite mais actualisée en permanence, transfert des recettes publicitaires du papier vers le Net et la télé.
Libération, Le Monde, Le Figaro, Les Echos, La Tribune, Le Parisien se tournent désormais de plus en plus vers internet pour retrouver le lien avec leurs lecteurs et proposer une offre complémentaire qui correspond à leurs attentes.
Première mondiale
Une initiative toute récente et innovante - "une première mondiale" annoncent ses promoteurs - vient d'être lancée lundi par le journal El Pais, en Espagne. Nom de code : "24 horas". Le quotidien madrilène propose ni plus ni moins à ses lecteurs, qu'ils composent eux-mêmes "leur" journal à toute heure de la journée et de la nuit, en fonction des informations disponibles sur le Net au moment choisi par le lecteur.
Un bouclage de journal permanent et individualisé en quelque sorte, ce qui coincide bien, il est vrai, avec la pratique des internautes. Mais avec cette nouveauté : le lecteur pourra imprimer "son" journal dans des versions pdf de huit à seize pages, format A4. C'est le concept "Mon journal quand je veux où je veux", dont parle Nunuzz.com. Le journal sera gratuit, mais financé avec de la pub en pied de page.
Deux réflexions au passage : Le Figaro a lancé un projet similaire, mais qui ne va pas aussi loin qu'El Païs dans la possibilité offerte au lecteur de composer son propre journal. D'autre part, la version pdf du Figaro sera payante après le 30 avril. Curieux qu'en France, notre presse traditionnelle ait aussi peur de la gratuité clairement affichée.
"24 horas" n'a sans doute pas été lancé au pifomètre. Mais il faudra que les lecteurs confirment leur intérêt (ce qui enclenchera celui des annonceurs). Si c'était le cas, il est probable qu'on verra se multiplier de telles formules. Mais on est encore loin des innombrables possibilités (notamment multimedias) offertes par le web. Des possibilités qui leur permettront de redevenir indispensables à leurs lecteurs...