Béatrice Schönberg sur un siège éjectable

Publié le par Philippe Gammaire

LA DEPECHE DE L'AFP claque comme le fouet dans la poussière. "France 2 a indiqué mercredi n'avoir pris aucune décision concernant la présentatrice des journaux télévisés du week-end, Béatrice Schönberg, pour la période couvrant la campagne électorale de l'élection présidentielle de 2007".

Curieuse dépêche en vérité, qui tombe à l'impromptu sur le fil de l'info. On en avait déjà presque oublié la récente polémique lancée par les syndicats de journalistes de France 2. Ils mettaient en cause, début avril, la capacité de Béatrice Schönberg à traîter de manière équitable la question du CPE, étant mariée au ministre Jean-Louis Borloo, chargé des affaires sociales... et de la loi sur l'égalité des chances.

On accuse trop les journalistes de connivence avec le pouvoir pour ne pas se poser légitimement cette question de l'équité. Ce qui ne retire rien aux qualités journalistiques de la présentatrice concernée, mais aurait mérité peut-être une prise de recul. Je me souviens qu'en son temps, Anne Sinclair avait décidé d'arrêter son émission (7 sur 7), rendez-vous très prisé des politiques de tous bords, lorsque son époux Dominique Strauss-Kahn était devenu ministre de l'économie. Elle s'était alors occupé, si ma mémoire est bonne, du site internet de TF1.

La question se pose donc à nouveau pour Béatrice Schönberg, dans la perspective des présidentielles 2007. Si la réponse allait de soi, Arlette Chabot aurait clairement indiqué à l'AFP que la journaliste de France 2 resterait aux commandes des journaux du week-end... y compris durant la présidentielle (1er et 2e tour auront lieu un dimanche, rappelons-le).

On peut en déduire qu'Arlette hésite, tergiverse, traîne des pieds, consulte (au choix)... ou attend un moment plus opportun pour annoncer le départ de Béatrice Schönberg.

A mon sens, la décision est déjà prise. Question de simple crédibilité pour France 2. La mort dans l'âme, Arlette mettra Béatrice au placard. En jurant secrètement qu'elle fera la peau un jour ou l'autre à ces syndicalistes-maison. On tient les paris ?

Hasard du calendrier, la dépêche indique que "VSD et Le Parisien évoquent la possibilité d'un congé de quelques mois, voire une année sabbatique en 2007, pour la journaliste"...

 

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P
Salut Olivier,<br /> Exact pour la référence du bouquin , et il est même disponible en poche pour ceux que ça intéresse.
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O
Le bouquin de Birenbaum : "Nos délits d'initiés".'service ;-)
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P
Salut Nico, Evidemment pas d'accord du tout, car elle ne fait pas que lire un prompteur. Elle interview aussi des politiques... qu'elle côtoie à la maison ou dans les dîners en ville. Difficile d'être mordante dans ces conditions, surtout à l'occasion d'une campagne présidentielle. Vraiment, je trouve plus sain pour tout le monde qu'elle prenne du champ. On appelle aussi cela "éthique" ou "déontologie" si tu préfères. Je le dis comme je le pense.
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N
Elle aurait du rester à présenter le JT. Je vois pas où est le mal puisqu'elle lit un prompteur ou des notes. Elle ne peut pas dire ce qu'elle veut et au premier écart, elle serait mise au placard. Je trouve ça lamentable qu'on la force à quitter son poste.
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P
Je te suis à 100% : il était temps... Au moins cette "liaison dangereuse" a le mérite d'être officielle, tandis que d'autres ne le sont pas (Guy Birenbaum a écrit un bouquin sur la question des medias et du pouvoir, le titre m'échappe sur l'instant).<br /> Quant au sex-appeal, la tendance est générale sur les télés : recruter des journalistes mignonnes à peine sorties de l'école pour présenter des journaux est plus "sexy", tant pour les politiques que pour le téléspectateur. Et passé 40 ans, tu passe quasiment pour un dinosaure. J'exagère à peine...
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